Noms de Familles et Noms de Lieux

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EMPRUNTS DU FRANCAIS À L'OCCITAN

 

 

 

Où il est question  d’occitan étudié sous l’angle des emprunts qui lui ont été faits par le français courant.

 

 

Arcade, ambassade, terrasse

 

Dans nombre de cas mais pas toujours, le suffixe -ade signe l’origine occitane.

Le français « arcade » représente l’ancien occitan arcada  « arche » connu avec ce sens au XIVe siècle.

Mais il faut compter avec les emprunts à l’italien qui, avec des mots en -ata, ont été francisés en « -ade » : on en a un exemple remarquable avec « ambassade » de l’italien ambasciata (du germanique andbahts, serviteur, fonctionnaire).

Par contre, pour « salade », on pourra discuter du mieux fondé de salata, salada d’Italie du Nord par rapport à salada « salée > salade » occitan.

On se consolera de ces doutes et déconvenues avec « terrasse », pour lequel on ne discute pas l’ancien occitan terrassa « levée de terre, plate-forme, surface plane dans une construction ». Le français « terrasse » fut par la suite emprunté par l’anglais (terrace) et l’allemand (Terrasse) avec le même sens.

 

 

Cadenas, cuirasse

 

On préfèrera l’ancien occitan coirassa « vêtement de protection en cuir > cuirasse »  à l’italien corazza, à l'origine du français « cuirasse » avec influence de la forme « cuir ».

L’ancien occitan cadenat « chaîne servant à fermer une porte » est un dérivé diminutif en -at de cadena « chaîne » : « petite chaîne ». Le terme fut emprunté par le français avec substitution de suffixe. Il est possible qu’il s’agisse du suffixe augmentatif -às désignant au contraire une « grosse chaîne » destinée à barrer un passage.

 

 

Croustillant, rouscailler, rouspéter

 

L’influence de l’occitan est apparente dans le retour à une forme plus proche de la racine latine.

Ainsi de « croustillant » qui rejoint le latin crusta « ce qui enveloppe ou qui recouvre (sang, pain) ».

 Le gaulois rusca « écorce » a donné rusca de même sens en occitan et rusche de l’ancien français qui a donné « ruche » dans la mesure où l’on faisait les ruches avec des écorces de chêne.

On le retrouve avec « rouscailler » au sens de  « manifester de la mauvaise humeur, protester » verbe d’origine occitane représentant le même radical que ruscós «  rugueux, difficile, exigeant, intraitable » où le sens premier d’écorce inspire un sens psychologique parallèle inspiré des aspérités de l’écorce, de sa rugosité, de sa nature impénétrable.

Le français « rouscailler » est issu d’un ancien occitan roscalhar dérivé avec un suffixe fréquentatif -alhar  comme on a trantalhar « chanceler, vaciller »,  furgalhar « fouiller, fourgonner » et buscalhar « ramasser du petit bois pour faire prendre le feu ».

Quant à « rouspéter » il est issu d’un croisement entre « rouscailler » et « tempêter » au sens d’exprimer sans colère avec violence ou bien d’une greffe de « péter » au sens de  «  faire du bruit ».

 

 

Cargaison, carriole, canton

 

Comme « rouscailler », d’autres termes n’ont subi qu’un léger rhabillage.

Ainsi de « cargaison » qui représente l’occitan cargason de même sens, dérivé de cargar « charger ».

D’autres termes n’ont même pas reçu de rhabillage. Seule différence : la prononciation de la syllabe finale.

Ainsi de « carriole » de l’occitan carriòla « chariot, brouette ».

De même le français « canton » est directement hérité de l’occitan canton « coin, recoin » pour désigner une portion de territoire.

Le terme rejoint l’évolution de sens du français « département », déverbal de « départir » au sens de « distribuer, attribuer en partage ». Les départements étant considérés par le législateur de 1789 comme des morceaux d’un découpage de la nation française.

 

 

Et cigogne…

 

Cet oiseau est inattendu dans le domaine occitan. En fait, cigonha occitan est repris au latin ciconia  désignant un puits à bascule, une perche montée sur un axe faisant monter l’eau (le chadouf des bédouins).

Cette image a donné, dès le latin, son nom à l’oiseau en fonction de la forme de cette bascule.

L’occitan cigonha a remplacé l’ancien français soigne, ceoine, cegoine pour désigner la cigogne.   

 

 

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



30/07/2015
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