Noms de Familles et Noms de Lieux

Noms de Familles et Noms de Lieux

Toponymie de l'agropastoralisme dans l'Aveyron

 Toponymie de l'agropastoralisme dans l'Aveyron

 

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(photo Martine Astor)

 

 

La toponymie a pour but la recherche du sens d’un nom de lieu à l’époque où un nom commun a été donné à un lieu pour devenir un nom propre.

Dans le cas de la toponymie agropastorale des Causses et du Rouergue en général, la perspective des recherches a consisté à déterminer dans quelle mesure un nom de lieu a eu rapport avec l’agropastoralisme.

 

Drayes et Passades

 

Dans le cadre de la transhumance ovine, nous parlons souvent de DRAYES.

Il n’y a que dans le nord et le nord-ouest de l’Aveyron que l’on trouve des noms de lieux DRAYES (notamment sur le Causse Comtal). 

 

Le terme occitan draia paraît issu d’une variante *drahea > *drahia d'un  bas latin *trahea > *trahia  proche du latin trahere « tirer après soi » au sens de « faire une trace, tracer une piste » (cf. *traginare sur *tragere qui a donné « traîner » et l’occitan traina = tirar la traina « tirer le filet de pêche plein de poissons »).

Un parallèle est également à faire avec l’occitan tralhas « rênes » avec lesquelles on guide la cheval en tirant sur l’une ou l’autre des courroies.

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Par contre, sur les grands Causses du sud de l’Aveyron, les noms de lieux conservent le souvenir des PASSADES qui d’après leur emplacement et après avoir parlé avec les éleveurs, ne sont, pour la plupart, que des voies de transhumance locale.

Comme le catalan passatge, le français « passage » est issu de passus latin montrant ce qui est ouvert, une ouverture. Ce sens d’étroitesse, conservé dans la langue moderne, est, par ailleurs représenté par l’ancien occitan pas au sens de  « col ». 

 

 

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(photo Martine Astor)

 

 

Pour passer du bas Languedoc au Rouergue, il faut franchir le PAS de l’ESCALETTE .

Au Viala-du-Pas-de-Jaux, la GRANDE PASSADE, fait communiquer le plateau du Larzac avec la vallée du ruisseau du Soulzon. 

D’après la tradition, cette Grande Passade allait d’un bord à l’autre (de l’est à l’ouest) du Larzac.

LE PAS DE JAUX est cette Grande Passade. Le Pas de Jaux représente le bas latin passus Jovis, le passage de Jupiter, le col de Jupiter. Le patronage antique de Jupiter montre que cette voie de passage existait à l’époque gallo-romaine et sans doute bien avant. 

Un autre col bien plus connu, le Col du Grand-Saint-Bernard entre la France et l’Italie, portait auparavant le nom  de Col de Montjou (le col de Mons Jovis, le mont de Jupiter).

Une autre passade existe dans la commune de Sainte-Eulalie : c’est LA PASSADE (à l’ouest de l’Hospitalet) ; elle fait communiquer le Larzac avec la vallée du Cernon.

Cette transhumance est locale et transversale.

 Il s’agit de passages de troupeaux du plateau vers les vallées après l’arrêt de la traite en septembre.  Il s’agissait de petits troupeaux d’une centaine de têtes rassemblés en un grand troupeau.

Il est aussi question de troupeaux venant transhumer sur le Larzac : à Bengouzal, à La Salvetat, à Cazejourdes, à la Couvertoirade.

De la même manière, nous verrons des troupeaux venus de l’Albigeois transhumer sur le Lévézou dans la région de Salles-Curan. Hors du domaine caussenard, une Passade rejoint cette voie de transhumance 1 km au sud-ouest de Lescure-Jaoul.

Ainsi le terme passada est-il un passage emprunté par les troupeaux ovins mais pas seulement transhumants.

Certaines passadas rejoignaient la Vieille c’étaient les passadons. On observe ainsi Les Passadous, 2 km à l’ouest de La Couvertoirade, qui faisaient communiquer la Virenque avec la Vieille Draye, ou inversément (comme pour Le Viala-du-Pas-de-Jaux et Sainte-Eulalie) et permettaient un accès du plateau à la vallée.

Notons enfin à Veyreau, sur le Causse Noir, un Passadou en direction de la vallée du Tarn, toujours ici en relation avec la Vieille Draye.

En conclusion, nous dirons que le terme passada désignait un passage emprunté par les troupeaux ovins pour des transhumances locales ou bien pour rejoindre des drayes.

 Le terme est aussi le nom d’un droit (le droit de passada, par exemple prélevé à Millau sur le Pont Vieux.

 

Les Polvérières

 

Les personnes qui, parmi vous, connaissent les coutumes du Moyen Age, ne seront pas étonnées d’apprendre que ces passages de troupeaux étaient soumis à des droits.

Parmi ceux-ci figure la polverièra évoquant la polvera « la poussière ». Le catalan et l’occitan ont ce terme en commun, qui n’existe pas en français sauf dans « pulvérisation » qui est du français savant.

Le passage des troupeaux ovins soulève, par temps sec et avec un peu de vent, beaucoup de poussière. 

D’où l’ancien droit de pulvérage, droit que faisaient payer les seigneurs aux propriétaires des troupeaux transhumants à cause de la poussière soulevée et qui passait pour empêcher le bon développement des produits de la terre : développement des grains, formation des fruits, etc. 

D ‘après l’évocation de cette fameuse « poussière » on peut aujourd'hui dégager des trajets de transhumance d’ovins.

C’est ainsi que, sur le Causse Rouge, on a LA POULVÈRE, au nord de Vezouillac, au nord de Millau, sur un tracé de voie romaine ayant servi de draye (le tracé de Millau à Engayresque) étudié par monsieur André Soutou.

On peut encore citer POUVEROUS, près de Bozouls, sur le Causse Comtal, sur une draye venant de Rodez. Et POLVÉRIÈRES sur le plateau de l’Aubrac… mais là nous prenons une draye qui nous fait sortir du domaine caussenard. 

 

Les Soulages

 

On peut évoquer sous le même aspect le solatge, un impôt sur les troupeaux transhumants que André Soutou a étudié dans la Nouvelle Revue d’Onomastique.

Ici il s’agit d’un dérivé de « sol » au sens de « territoire ».

 Il s’agit d’un impôt qui frappe automatiquement les troupeaux qui pénètrent, traversent un territoire particulier (une seigneurie) et en consomment l’herbe.

C’est ce sens qui est représenté par SOLAGES, nom de fermes dans les communes de Camarès, Montlaur, Saint-Affrique, Saint-Izaire et Le Truel.

Nous avons aussi, dans le sud-Aveyron, le nom de la commune de La Bastide-SOLAGES.

Et le nom de famille SOULAGES est issu de ce type de nom de lieu.

 

Les pargades

 

Nous venons d’envisager des toponymes qui font référence à des droits de passage. Des documents nous renseignent sur la manière dont les bergers transhumants devaient s’acquitter de ces droits.

Un document templier de 1158 montre que les bergers de La Blaquière, ferme voisine de Sainte-Eulalie-de-Cernon, étaient soumis à l’impôt d’un mouton pour faire parc sur leurs terres, c’est-à-dire « faire paître leurs troupeaux ovins ». 

Le paiement des droits de passage se faisait bien souvent en crottins de brebis. Le but était de répandre de l’engrais sur les champs qui se trouvaient sur le lieu de la halte.

Lors de ces haltes nocturnes, les brebis étaient enfermées dans des parcs mobiles que l’on déplaçait, même en cours de nuit. On appelait cela mudar lo pargue « changer le parc de place ».

C’était les nuits de fumature où, par contrat, on faisait fienter les animaux sur une pièce de terrain. On appelait cela faire pargada.

Sur les Causses, nous n’avons pas conservé de noms de lieux qui rappellent le terme de pargada. On observe un certain nombre de PARGADE et PARGARÈDE dans le nord-Aveyron où s’entrecroisent les voies de transhumance est-ouest et nord-sud. 

Il nous reste seulement le nom de famille PARGUEL bien connu en sud-Aveyron.

Toutefois, ne pas confondre avec un nom de lieu tel que LA CLÉDELLE, 4 km au sud-ouest de Sainte-Eulalie-de-Cernon, on pourrait à la limite penser à un parc mobile à brebis : il représente l’occitan clèda, « parc à brebis ».

Il ne faut pas confondre les parcs de transhumance (régionale ou locale) avec les enclos représentés par les toponymes LE CLAUX (à l’ouest de Pierrefiche-du-Larzac, ou bien encore au sud du Guilhaumard, dans la commune de Cornus). Ces claus peuvent représenter des enclos fixes pour les arrêts nocturnes de troupeaux résidents (notre photo) , des prés clos pour animaux de traits (mulets, ânes, bœufs) et parfois de bonnes terres encloses (la réserve seigneuriale).

 

Les pauses

 

Les étapes sont parfois appelées pausas. 

Ce terme signifie littéralement « repos » au sens de « halte pour les troupeaux .

 L’exemple-type en est LA PAUSE au sud du village de Veyreau sur le Causse Noir.

Il s’agit ici d’une étape sur la Vieille Draye du Languedoc à l’Aubrac.

Ces espaces dégagés où le troupeau peut prendre un peu de repos ont reçu bien d’autres noms. 

On observe ainsi le même sens pour le français « aire , aira en occitan) qui, sur un passage de troupeau, a le sens de « halte » 

Dans l’Aveyron, sur le Causse du Larzac, c’est à cela qu’il faut penser, avec LES AIRES au nord du Mas Raynal. 

La plus connue de ces « aires » est AIRE DE COTE, au sud de Bassurels, dans le département de la Lozère, sur la draye qui, venue du Languedoc, a amené, par la montagne du Liron, des milliers de tête de brebis sur le mont Aigoual et de là sur le causse Méjan en passant par Meyrueis.

 

TRAVERSEE DE MILLAU

 

 

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C’est ici le lieu de faire un peu de microtoponymie.

A Millau, le boulevard de L’AYROLLE, est sur le trajet des troupeaux qui traversaient le pont de Millau (où se percevait le droit de passada ou de pied fourchu : par allusion au pied de mouton à deux sabots). 

Ils partaient de Millau pour se diriger vers le nord, vers Saint-Laurent-d’Olt ou vers Espalion.

On a d’autres noms de lieux pour désigner ces lieux de rassemblement des troupeaux.  Le REDOUNEL à l’est de La Couvertoirade et le Ravin du REDOUNEL au sud-est de Nant.

L’occitan redonèl signifie littéralement « petit rond ». Spatialement, le rond est le symbole de l’espace dégagé en tous sens. En toponymie, il a désigné l’espace dégagé et, dans le contexte de la transhumance, il a pris le sens de « halte ».

A Nant, Le Ravin du REDOUNEL voisine avec le COUDERC qui a également le sens d’espace dégagé et a sans doute eu la même fonction dans le contexte de la transhumance.

 

Les Places

 

C’est ici le lieu de signaler le toponyme LES PLACES qui, dans le contexte qui n’a plus ici le sens de « ferme » ou de « métairie » que lui donne le Dictionnaire patois français d’Aimé Vayssier. 

Le sens de lieu dégagé pour les rassemblements de troupeaux est représenté par Les Places, le carrefour des Places au sud-est de l’Hospitalet, de même que Les Places au nord-est de la chartreuse de Nonenque.

La même remarque est bonne pour Les Places, sur le Causse Rouge, dans le site des pins de Vinnac 

 

Les points d’eau

 

Les parcours de troupeaux transhumants tout comme ceux des troupeaux résidents impliquent les points d’eau dont la toponymie a gardé la mémoire.

Sur les plateaux caussenards, il s’agira surtout de « lavognes » : sur 21 attestations toponymiques, 13 sont situées en domaine caussenard.

Il s’agit de mares rondes, bâties au creux des dépressions arrondies à fond argileux retenant l’eau. 

Pour n’en citer que quelques-unes, on connaît quatre LAVOGNE ou LAVAGNE sur le plateau du Larzac : près de La Cavalerie, près de L’Hospitalet, dans la commune du Clapier (près de La Bastide-des-Fonts) et Les Lavagnes de la commune de La Couvertoirade non loin de la Barraque des Infruts.

« Lavagne » est la forme graphique et « Lavogne » est la forme phonétique, avec fermeture en o du portant l’accent toniqueLe même phénomène a lieu pour le nom du pain  en catalan, « lou pa » en bas Languedoc et « lou po » en Rouergue.

L’étymologie du terme « lavagne » ne réside pas, comme on a pu le supposer, dans une langue préceltique, mais dans le sens d’eau de lavage pour désigner l’eau souillée par la couche argileuse imperméable qui arrête l’eau avant qu’elle se perde dans les profondeurs de la roche.

On trouve également, pour désigner la mare-abreuvoir, un terme inattendu du français courant : LE LAC. Or, en occitan comme dans l’ancien français, le lac n’est pas spécialement une grande surface d’eau. 

Dans la toponymie, on observe donc des « lacs » dans des lieux (près de Saint-Geniez-de-Bertrand, près de Mostuéjouls) où ils ont en fait désigné des mares.

Sur le Larzac, une mare-abreuvoir a été, à l’époque où elle existait, appelée LE LACAS (la grande mare) près de La Cavalerie.

Le nom de famille LACAS qui est issu de ce type nom de lieu a l’Aveyron et l’Hérault pour départements de référence.

 

Poux et Pouzaranque

 

L’eau du causse est aussi celle des puits.

D’où le nom de lieu Le POUX que l’on trouve ici et là sur le Larzac : au sud-ouest de La Cavalerie ; un autre Poux est donné par la carte au 25000e au niveau des carrefour des Places dans la commune de Ste-Eulalie.

 

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On a LE POUZET, le petit puits (par rapport à un autre aujourd’hui disparu) sur le Causse Noir près de la ferme de Betpaumes.

Sur le Causse Noir, 2 km au sud-est de Veyreau, il ne demeure aujourd’hui qu’une citerne souterraine à LA POUZARANQUE qui désigne un puits à balancier, le chadouf des pays arabes.

 

Pierrefiche

 

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                                                             (photo Martine Astor)

 

La draye est souvent bordée de pierres plantées qui sont souvent là depuis les temps néolithiques.

Sur la vieille draye, Pierrefiche du Larzac est là pour prouver encore une fois la présence d’une pierre dressée.Ficha « fichée, plantée », issu du latin ficta suivant la loi phonétique qui a présidé à l’apparition des doublets nuèit/nuèch = nuit du lat. noctemleit/lièch du lat. lectus. Ici ficta a donné fite de Peyrefite et fiche de Pierrerefiche.

On retrouve Pierrefiche avec le nom de la commune de Pierrefiche, près de Saint-Genièz-d’Olt où passe la grande Draye du Quercy à l’Aubrac (p. 42, Vivre en rouergue, n° 19)

Mais revenons à nos causses avec Peyre ficade aussi appelé par l’habitant Peyre Fice, c’est-à-dire « pierre fixe » à St-Jean-et-St-Paul sur la dérivation vers la vallée du Soulzon.

On connaît aussi un Peyrefitte à Tauriac-de-Camarès et à Taussac dans le Carladez.

(Voir Dictionnaire toponymique de l’Aveyron en préparation).

 

Bergeries et cabanes

 

Passons de la boisson à la nourriture

Sur le plateau du Causse Noir, le DEVEZ DE LAS FEDAS est le Pré des.

Ici nous abordons l’élevage traditionnel où le troupeau a ses espaces de parcours autour de la bergerie. Il ne transhume pas.

En occitan, la bergerie c’est le jaç ou la jaça.

Le masculin jaç et le féminin jassa cohabitent dans la toponymie de l’Aveyron. Mais la forme JAS prédomine en sud-Aveyron

LE JAS, nom de bergerie du Larzac sur la commune de Millau, vis-à-vis de la Maison du Larzac, les 2 Jas de la commune de Lapanouse-de-Cernon (l’une à 6 km à l’ouest de La Cavalerie et l’autre sur le versant du Larzac) sont quelques exemples de la forme masculine.

A la forme féminine se rattachent LA JASSE (La Jasse au sud-est de L’Hospitalet – de l’autre côté de la route -, la Jasse au nord-ouest de La Cavalerie, La Jasse Haute à Lapanouse-de-Cernon).

Au même sens de bergerie se rattache le nom de la maion qui est une évolution de l’occitan maison  (maison français) spécialisé au sens de bergerie.

En rouergat, le s sonore a disparu après l’articulation de la diphtongue ai : maison a donné maion.

Ce terme est généralement représenté en toponymie avec l’article défini accolé au nom : LAMAYOU en un seul mot.

On peut ainsi citer, sur le Larzac, Lamayou près du centre aéré de La Salvage.

On peut encore parler de Lamayou des communes de Plaisance, de St-Juéry (entre Gos et Rance) et Lamayoux de la commune de Sébazac-Concourès, sur le Causse Comtal.

Le Dictionnaire patois-français de l’abbé Vayssier ne connaît que le pluriel las maions pour désigner les bergeries de grands domaines ruraux.

Et nous terminerons avec les cabanes (par exemple celle de la CAVE DE LA CABANE à Saint-jean-et-Saint-Paul) qui ne furent pas toujours les cabanes au sens de barracas en catalan désignant l’abri précaire du berger pour lequel on observe surtout le terme de casèla (l’abri en pierres sèches) qui a lui aussi donné lieu à des toponymes.

L’expression faire cabana relevée dans les contrats du Moyen Age, signifiait « faire du fromage » (et ceci était soumis à un droit à payer au propriétaire des terres sur lesquelles avaient lieu le parcours). 

Nous avons déjà parlé de cet acte de l’année 1184 où les Templiers de Sainte-Eulalie-de-Cernon demande aux bergers de La Blaquière (une ferme voisine aujourd'hui disparue) un mouton pour faire parc. Ils leur demandent un fromage pour faire cabane. Ici la cabane est  une grotte, une caverne où l’on met les fromages pour les affiner. D’où encore le nom de « cabanières » donné aux ouvrières des caves de Roquefort.

L’ensemble de ces noms de lieux dont je viens de vous parler constitue souvent (avec les actes médiévaux) le seul témoignage qui nous demeure d’une oralité qui faisait partie du quotidien de nos ancêtres paysans. 

Ils sont comme les précieuses minutes d’un temps retrouvé dans les dédales d’un temps révolu. 

 

 

 

 



05/10/2023
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